Bon je crois que mon modem va bientot rendre l'ame
Je peux plus me connecter depuis lundi
(remarque vu que je devais passer le bac, je m'en suis pas vraiment aperçue)
Bref, voilà la suite. J'espère pouvoir me connecter plus souvent à l'avenir
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PART VIII
Clarice se glissa sous des draps délicieusement parfumés de jasmin. Perdue, elle laissa son esprit errer en des contrées dangereuses.
Dix années s'étaient écoulées depuis sa rencontre avec Hannibal Lecter et la relation qu'ils entretenaient avait toujours été plus qu'ambiguë. Après un premier contact des plus glacials ou le docteur avait mis en évidence le fait que Starling revenait de loin, ces deux êtres qui étaient pourtant aux antipodes l'un de l'autre, étaient plus liés qu'ils n'auraient jamais pu l'imaginer. C'était d'ailleurs sur ce point qu'avait voulu jouer Mason Verger afin de capturer enfin celui qui avait livré les lambeaux de son visage à des chiens affamés. En voyant Hannibal, kidnappé par les hommes de Mason, Starling avait agit sans réfléchir, tombant dans l'illégalité pour venir au secours d'un énième agneau en danger.
Clarice avait toujours gardé la tête froide afin de se faire respecter de la gentes masculine. Comment ne pas se souvenir de cet air digne qu'elle gardait malgré les monstruosités qu'elle entendait à son sujet ? Starling était l'incarnation parfaite de la femme moderne: belle mais surtout intelligente, pouvant rivaliser avec les hommes dans de nombreux domaines. Elle n'avait pas besoin de la protection de l'un d'eux, elle était indépendante... et pourtant son inconscient la ramenait toujours à la même personne: Hannibal. Peut-être qu'avec lui, elle deviendrait véritablement libre ? Mais la notion de bien et de mal était bien trop conforme chez Clarice pour se résigner à suivre la voie que lui indiquait son coeur. Elle était tiraillée par ses propres sentiments et la venue de Lecter dans sa chambre n'arrangea en aucun cas les choses.
Tel un danseur, Hannibal s'avança délicatement dans la pièce, ne désirant sans doute pas réveiller son invitée. Il balaya la pièce du regard et s'empara d'une chaise ancienne qu'il vint placer auprès du lit, lui offrant ainsi un bel angle de vue sur le visage de Clarice Starling. Le sommeil lui conférait des vertues angéliques. L'homme du se retenir de ne pas se lever pour passer ses doigts dans la chevelure de sa belle... Ce simple geste lui remémorait bien trop de choses et il voulait conserver cet acte pour plus tard... si Clarice voulait... si Clarice acceptait de tomber les armes... si Clarice l'aimait.
Hannibal Lecter qui ne ressentait ni remords ni regrets, s'était un jour remémorer son douloureux passé, en particulier la mort de sa jeune soeur Mischa et sa rencontre avec Dame Murasaki, la seule femme qu'il avait profondément aimé. Il en avait déduit que malgré son statut de criminel, homme il restait, et qu'il pouvait très bien être de nouveau troublé par la gentes féminine. Ce trouble, il le ressentait depuis longtemps, en particulier depuis que Starling du porter sur ses épaules l'échec d'une mission dont elle n'était pas entièrement responsable. La photo de cette dernière posée sur son piano à queue, l'homme avait passé de longs moments à reprendre les morceaux des compositeurs qu'il appréciait, espérant inconsciemment que la main de Clarice viendrait se poser sur son épaule.
Le corps jusqu'alors inerte de Clarice, se mit à bouger. Starling rêvait. L'une de ses mains vint se poser sur l'oreiller voisin, faisant ainsi profiter pleinement la jeune femme du lit confortable dans lequel elle s'était recroquevillé trop longtemps, telle un animal désirant se cacher des autres. Elle se sentait en sécurité pour la première fois depuis longtemps.
Troublé par la scène, Hannibal s'avança à pas feutrés et vint s'asseoir sur le lit, contemplant la jeune femme d'un regard avidité et tendresse. Quiconque aurait vu l'homme, ne l'aurait sans aucun doute pas reconnu tant son comportement était différent. Clarice ouvrit alors la bouche délicatement et dit d'un ton doucereux.
- Hannibal...
L'homme, pris au dépourvu, se demanda alors si cette dernière avait remarqué sa présence ou si elle était toujours plongée dans un profond sommeil. Il approcha son visage de celui de Clarice, si près qu'il pouvait à présent se délecter de du parfum émanant du corps délicat de sa belle: la rose, une rose sur le point d'éclore. Hannibal assistait là à une bien belle métamorphose.
- Merci d'avoir mis un terme à mes doutes.
Il s'écarta alors d'elle pour quitter la pièce après avoir lancé à la jeune femme un dernier regard.
Lorsqu'elle s'éveilla enfin quelques heures plus tard, Clarice se sentit plus légère que la veille, comme si la nuit l'avait soulagé d'un poids. C'est alors qu'elle découvrit une rose rouge, déposée sur l'autre oreiller. Perplexe, elle prit la fleur entre ses doigts et la contempla. Une larme roula sur sa joue, larme qu'elle chassa immédiatement avant d'aller se préparer dans la salle de bains.
La garde-robe qu'avait mis à disposition le docteur Lecter était fournie et correspondait plus ou moins aux goûts de la jeune femme, bien que la jeune femme n'eut que seulement imaginé porter un jour du Gucci. Clarice fut touchée par le geste mais opta pour une tenue simple et confortable. Elle aviserait après.
Aviser ? Tu es agent du FBI, mince ! Tu dois arrêter cet homme.
Elle retrouva l'interessé à la cuisine. L'homme préparait ce qui devait être leur petit déjeuner. Il ne semblait pas l'avoir vu, ce qui offrit tout le loisir à la jeune femme d'observer l'homme. Bien qu'étant désormais d'âge mur, l'homme avait conservé de beaux atouts. La tenue sobre qu'il avait adopté ne lui enlevait rien de son charme. Le regard pesant de Starling informa Hannibal de sa présence. Il lâcha son ustensile de cuisine et se retourna pour faire face à son invitée.
- Bonjour Clarice.
- Bonjour docteur Lecter.
- Je suis étonné de vous trouver éveillée si tot. J'avais espéré pouvoir vous regarder lorsque vous auriez mangé dans votre chambre. Mais le cadre de cette pièce me plait tout autant. Veuillez vous asseoir.
Il invita la jeune femme à aller s'installer à la table tandis qu'il amenait leur petit-déjeuner. Assis face à elle, il la contemplait de son regard azur ce qui troubla quelque peu notre pauvre Clarice qui fit tomber sa tasse de café, que lui avait donné l'homme quelques instants auparavant. Élégamment, il se leva et vint ramasser les débris, sans quitter l'agent du FBI des yeux.
- Je n'imaginais pas que vous ne parviendriez plus un jour à masquer votre trouble.
Il entreprit ensuite de nettoyer les autres tandis que la jeune femme tendait de garder son sang froid.
- Je ne vois pas en quoi ma maladresse aurait rapport avec un trouble issu de votre imagination, docteur.
- Hum je vois... la morale, encore et toujours. Votre inconscient est plus coopératif que vous ma chère Starling.
- Que voulez-vous dire ? demanda Clarice horrifiée.
- Si vous le voulez bien, je vais me laver les mains. Nous reprendrons ensuite notre conversation.
Sur ces mots, l'homme quitta la pièce et s'amusa à rejoindre la salle de bains située le plus loin possible de la cuisine. Torturer les méninges de Clarice était une véritable partie de plaisirs, d'autant qu'en l'espace d'une nuit Hannibal avait trouvé de nombreuses pièces du puzzle qu'était la nature de leur relation.
Lorsqu'il revint dans la cuisine, Clarice lui lança un regard désireux de connaître le fin mot de l'histoire. Les quelques minutes de séparation lui avaient permis d'inventer un nombre incroyable de scénarios, tous plus invraisemblables les uns que les autres. Starling priait de simplement avoir une imagination très fertile tandis que Lecter reprenait place à la table et s'emparait d'un croissant. Il avait misé sur un petit-déjeuner typiquement français pour délier la langue de son invitée. Il s'appliqua à déguster l'aliment avec délicatesse. Clarice ne put tenir une seconde de plus.
- Docteur, par pitié répondez à ma question.
- Mais je n'éprouve pas de pitié Clarice, dit-il d'un air malicieux tout en passant une serviette sur ses lèvres. Il reposa le morceau de tissu sur la table.
- S'il vous plaît, implora Starling.
- Bien puisque vous y tenez tant... - il s'éclaircit la voix - A chacune de nos rencontres, une question me vient à l'esprit et j'aimerais que nous jouions cartes sur table pour une fois si vous le voulez bien. Désirez-vous véritablement m'arrêter ou tentez-vous seulement de vous en convaincre ? Ne me poursuivez-vous que dans un but professionnel agent Starling ? J'ai longtemps douté mais cette nuit m'a conforté dans l'idée que ce n'est pas le cas.
Face au regard effrayé de Clarice, il rajouta d'un ton exaspéré:
- Non je n'ai pas attenté à votre intimité si c'est la question que vous vous posez.
La jeune femme détourna la regard confuse.
- Pardonnez-moi docteur mais vos propos sont ambigus. Pour une fois, je vous en conjure, ne passez pas par quatre chemins et dites-moi ce qui s'est passé.
- Lorsque vous dormez Clarice, vous prenez les apparences d'un ange. Un ange blessé certes mais cela n'enlève rien de votre charme. Vous voir dormir est plaisant et je dois admettre que vous entendre prononcer votre prénom dans votre sommeil l'est tout autant. Mais comprenez bien que je ne peux pas rester de marbre face à cela. Vous me troublez Clarice.
- Votre prénom ? demanda Clarice, passablement effarée. Voir ses songes hantés par l'homme était déjà une chose en soi, mais jamais la femme n'aurait imaginé l'appeler par son prénom ou le tutoyer. Cela aurait été trop intime sans aucun doute.
- Oui. Alors ma question sera simple: Éprouvez une quelconque attirance envers ma personne ?
- Mon rôle est de vous livrer sain et sauf aux autorités, rien de plus docteur. Navrée de vous décevoir.
Répondit Clarice d'un ton qui se voulait ferme. La jeune femme ne semblait toutefois pas persuadée de la véracité des propos qu'elle avançait, ce que l'homme sentit immédiatement. Il se leva alors et fit semblant de s'intéresser à la vue qu'offrait la fenêtre de la cuisine, trop fier pour montrer sa déception. Il était dos à Clarice, les mains dans les poches, le visage fermé, laissant sa vulnérabilité s'échapper.
- Je croyais que vous deviendriez un jour vous-même mais je constate que j'ai toujours affaire à l'ombre de Clarice de Starling.
Il se retourna brusquement. Son regard était inquiétait, emprunt de rage, de folie. Mais il se contenta d'avancer doucement vers son interlocutrice qui sentit la frayeur monter en elle. Si jamais celui-ci devenait menaçant elle s'emparerait de son 45 automatique à canon court, subtilement dissimulé aux yeux du docteur.
- Peut-être terminez-vous secrétaire avec un peu de chance, lança t-il d'un ton cinglant.
- Je vous interdis de...
- Et moi je vous interdis de me mentir. Pensez-vous que la situation m'enchante Clarice ? J'aurais pris bien moins de risques si je m'étais contenté de vous tuer. Vous êtes la seule qui soit capable de me contrer, m'enfuir aurait été un jeu d'enfant. Alors je vous repose la question une dernière fois: Éprouvez une quelconque attirance envers ma personne ? Seriez-vous prête à laisser votre passé derrière vous et à construire sous une nouvelle identité, avec moi ? Je vous laisse une heure pour trouver la réponse.